L'art pourrait-il devenir un rempart contre la question morale et le féminisme ? L'art pourrait-il faire une échappée contre monde réel ?

vendredi 13 avril 2018

Le Grand Miroir de Vincent de Beauvais

1246-1263

Vers 1257-1258, Vincent de Beauvais, lecteur à l’abbaye de Royaumont, achève son Speculum majus ou Grand Miroir, les miroirs (speculum) étant alors des ouvrages destinés à renvoyer aux princes l’image idéale du gouvernant : un modèle de sagesse. Cette encyclopédie, rédigée en latin, est une formidable compilation des connaissances du Moyen Âge en 80 volumes. Pour la rédiger, Vincent de Beauvais est autorisé par le roi Louis IX à accéder à toutes les bibliothèques du royaume.
Le Speculum majus est divisé en trois parties : le Speculum naturale, qui décrit la création du monde en six jours ; le Speculum doctrinale ou Miroir des sciences ; et enfin le Speculum historiale ouMiroir historial qui retrace le salut humain depuis la Création jusqu’à la fin des temps.
L’œuvre de Vincent de Beauvais est très largement diffusée à l’époque, et on dénombre plus de 1400 copies manuscrites de ce texte. Le Grand Miroir reste une référence jusqu’à la Renaissance. La traduction en français de la troisième partie, le Miroir historial vers 1330, assure sa diffusion auprès des laïcs : ce livre est souvent présent dans les bibliothèques de l’aristocratie de la fin du Moyen Âge.

Fables d'Ésope
insérées dans le Miroir historial de Vincent de Beauvais.
Paris, 1370-1380
Exemplaire de Charles V
BnF, Manuscrits, NAF 15939, fol 84v
© Bibliothèque nationale de France
Fable contre ceux qui vendent leur liberté.
Le Loup et le Chien : le loup et le chien vont ensemble. Comment se fait-il que tu sois si gras, dit le loup au chien ?
- C'est que je garde la maison de mon maître, répond le chien. Mais le loup voit à son cou un collier.