Lecture— Holzwege —M. Heidegger —trad.par Wolfgang Brokmeier —Chemins qui ne mènent nulle part——林中路 ( 德文原文是 歧路)
(法文翻成,無處可去之路)
« … Dans la forêt, il y a des chemins qui, le plus souvent encombrés de broussailles, s’arrêtent soudain dans le non-frayé.
On les appelle Holzwege.
Chacun suit son propre chemin, mais dans la même forêt. Souvent, il semble que l’un ressemble à l’autre. Mais ce n’est qu’une apparence.
Bûcherons et forestiers s’y connaissent en chemins. Ils savent ce que veut dire : être sur un Holzwege, sur un chemin qui ne mène nulle part. »
« Le titre allemand du présent recueil est Holzwege.
Le titre est très ambigu. Si, en effet, le sens premier de Holzweg est bien celui de « chemin » (Weg) s’enfonçant en « forêt » (Holz) afin d’en ramener le « bois coupé » (Holz) – le sens premier étant donc : « chemin du bois », sens encore en usage de nos jours chez les bûcherons, forestiers, chasseurs et braconniers –, un autre sens n’a pas tardé, dès le XVe siècle, à éclipser le premier. C’est celui de « faux chemin », » sentier qui se perd ». Dans l’usage courant, c’est celui qui a prévalu, ne se rencontrant toutefois que dans la seule locution : auf dem Holzweg sein (mot à mot : « être sur le chemin “du bois”, sur le chemin qui ne sert à rien d’autre, qui ne mène pas ailleurs, qui ne mène “nulle part” ») – locution signifiant : « faire fausse route », « s’être fourvoyé », « ne pas y être », et cela surtout au sens figuré. Ainsi dira-t-on : da sind Sie auf dem Holzweg pour signifier : « là vous n’y êtes pas, là vous faites fausse route ».
Lisant, au pluriel, et hors de l’expression stéréotypée, le mot Holzwege, le lecteur allemand est donc dès le départ dépaysé, mais non pas nécessairement choqué. Il a encore, face à ce titre, avec la façon de parler familière dans l’oreille, une vague consonance de « chemins en forêt profonde », de « sentiers plus ou moins inconnus ».
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